[size=11]CHAPTER ONE . C’est une fille…

Neuf mois que mes parents attendaient cet événement avec une joie immense et une impatience infime, la naissance de leur deuxième enfant : ma naissance… Tout était prêt pour mon arrivée, chaque détails avaient été soignés : une chambre aux couleurs méditerranéennes, remplis de peluches et d’objets en tout genre avec au centre un berceau blanc.. La penderie contenait des vêtements de petite fille de tout âge, vêtements offerts à mes parents par nos proches et amis. C’est simple il ne manqué plus qu’une chose pour combler toute cette agitation ; que je pointe le bout de mon nez et vite. Le dernier mois de grossesse fut le plus pénible pour ma mère, au mois d'aout la chaleur était facilement forte en Floride, devenant presque insupportable pour elle. Pour son bien être, elle ne sortait plus, restant dans la pénombre toute la journée, profitant de ses vacances avec mon père et mon frère, une fois le soleil couché. Heureusement pour elle, j’avais décidé d’abréger ses souffrances inutiles en décidant de sortir voir le monde… Cela faisait quelques heures que ma mère était prise de contractions, toutes plus rapprochées les unes que les autres et devenant plus fortes à chaque instants, mes parents comprenaient que mon arrivée était proche et restés sur leur garde, prêts à partir pour l’hôpital à chaque minutes, d’ailleurs pour être plus rapide, mon père avait déjà rangé la valise contenant mes affaires et celle de ma mère dans le coffre de la voiture.. Il avait promit à sa femme de ne pas paniquer lorsque serait venu le moment pour elle d’accoucher et jusque là il remplissait son contrat à merveille, chose qui rassurait ma mère qui n’avait absolument pas peur. « Tout s'est bien passé pour Jayden, cela sera la même chose cette fois ci. » Voila la réponse qu’elle donnée aux gens qui lui demandaient si elle redoutée ce jour si particulier. Allongée sur le canapé à regarder son téléfilm préféré ma mère fut surprise quant elle sentit en dessous d’elle, quelque chose d’humide, se relevant doucement avec beaucoup de mal, elle remarqua alors que la poche des eaux venaient de se craquer ; le travail avait commencé et il était l’heure pour elle de filer à la maternité si elle ne voulait pas que je naisse dans mon salon. « Papa! Maman, elle a fait pipi sur le canapé! Faut la gronder! » Se fut à ce moment là que mon père commença à avoir peur, comme à son habitude il commença à raconter tout et n’importe quoi, voulant détendre l’atmosphère avec des plaisanteries qui ne faisaient rire que lui mais qui avaient plus ou moins le don de le calmer. « Oh non mon cœur, c’est du cuir le canapé ! » Avec la douleur, ma mère l’avait fusillé du regard, s’il savait ce qu’elle en avait à faire de son canapé, j’étais entrain de lui déchirer la paroi abdominale et pour le moment sa seule préoccupation était d’en finir avec cette horrible douleur. « Je m’en fiche de ton canapé ! Je vais accoucher ! » S’excusant pour son humour, mon père attrapa doucement sa femme et son fils, les emmenant dans la voiture, direction la maternité de Miami ! Je crois que jamais mon père n’avait conduit aussi vite de sa vite, prenant presque des risques juste pour gagner quelques minutes de plus. En arrivant la bas, le travail avait déjà bien commencé et il ne restait à ma mère qu’à faire un petit effort pour me sortir de là, tout le monde s’était hâté autour d’elle, la conduisant en salle d’accouchement, la préparant, préparant mon père qui avait tenu à assister à ma naissance. De dehors on pouvait entendre les cris de douleur de la futur maman et de l’intérieur on pouvait voir les larmes couler le long de ses joues, la sueur perler sur son front et la grimace de mon père quant elle venait à lui broyer les os de la main…« Un dernier effort Madame Johansson, c’est bientôt fini. Poussez. » Poussant une dernière fois le plus qu’elle le pouvait, on entendit alors mes pleures, nous étions le quatre apût mille neuf cent quatre-vingt huit à seize heures quarante-cinq et pour la première fois mes parents entendirent le son « de ma voix ». « Le papa souhaite t-il couper le cordon ? » Il ne fallut pas lui répéter deux fois, aussitôt il se leva et coupa le cordon en suivant les instructions de la sage femme qui partie ensuite dans la pièce voisine, avant que mon père ne reviennes auprès de ma mère, épuisée par ces quelques heures. « Tu peux être fière mon cœur, notre petite fille est magnifique. » A ces mots la porte s’ouvrit, laissant apparaitre la sage femme avec un petit être dans ses bras, me posant sur ma mère, celle-ci fondit en larme, toute la pression qu’elle avait accumulé cette journée était enfin dissipée et la plus belle chose qu’elle attendait depuis neuf mois était enfin là. « Bienvenue sur terre, Loélia Olympe Johansson… Tu es magnifique mon ange.. » Voila mon prénom était enfin révélé : Loélia.

CHAPTER TWO . Welcome in this world Loélia Olympe Johansson

« Dépêches toi de te préparer chérie, il est bientôt l’heure. » Allongée dans mon lit, je tenais dans mes bras mon ours en peluche serrant celui-ci contre moi, encore une nouvelle rentrée des classes, ma mère avait préparé mes affaires sur mon armoire et m’attendait dans le salon avec Jay'. Soupirant doucement, je décidai finalement de me lever et de me rendre dans la salle de bain afin de me préparer. J’avais beau n’avoir que six ans j’étais très autonome pour mon âge, mes parents tenaient à ce que je me débrouille par moi même, ne voulant pas d'une enfant gâtée mais d'une petite fille avec des principes et des valeurs. Je n'étais pas le genre d'enfant à avoir tout ce que je voulais d'un claquement de doigt, au contraire si je désirai quelque chose je devais le mériter… Une fois de plus ma mère, mon frère et moi étions seules à la maison, mon père possédant une chaine d’hôtel passait énormément de temps aux quatre coins du pays pour ses affaires, nous laissant souvent seuls. Mais je ne lui en voulais absolument pas, je savais qu’il faisait ça par obligation et qu’il aurait préféré de loin être avec nous plutôt qu’à parcourir les États Unis seul dans son jet privé. Ma mère était infirmière à l’hôpital de la ville, essayant au maximum d’arranger ses horaires en fonction de mon père afin de ne pas nous laisser trop souvent seuls à la maison même si parfois il m’arrivait de passer la nuit avec Jayden pendant qu’eux deux travaillaient… Autonome et parfois un peu trop solitaire, mon éducation se voyait dans mon caractère, parfois trop studieuse, j’étais comparée aux autres enfants de mon âge comme un peu trop mature, même trop de temps à autres. J’avais tellement l’habitude de devoir me débrouiller par moi-même que je n’avais plus besoin de l’aide des autres pour certaines choses.. Si je n’arrivais pas à faire quelque chose, je persévérai, ne lâchant rien tant que mon objectif n’était pas atteint : Têtue et déterminée, voila comment mes parents me voyaient, mais ils étaient fiers d’avoir une enfant qui se montrait ainsi. Terminant de me préparer, je rejoins vite ma mère et mon frère dans le salon, comme à son habitude elle m’attendait son thé à la main tandis que lui mangeait ses céréales. « Prêtes chérie? » Je devais sans doute être la seule fille à aimer aller à l’école : lire, écrire… Cela faisait une semaine que j’étais toute excitée à l’idée de la rentrée mais aussi par l’idée de revoir mes amis.. Je pouvais les compter sur le doigt de la main mais cela ne me dérangeait pas, je savais que ces amis là étaient des vrais sur qui je pouvais compter. « Oui je suis pressée ! On y va maman ? » Avant de partir, j’étais contrainte de déjeuner, avalant un bol de céréales et un jus d’orange, ma mère était très à cheval sur certaines choses comme le petit déjeuner à ne pas sauter. « C’est le repas le plus important de la journée mon cœur. » Oui, peut être, sans doute même mais je n’y pouvais rien si je n’avais pas faim au réveil… Mangeant un peu afin de lui faire plaisir, j’enfilais ma veste avant de mettre mon sac sur le dos, direction l’école…

CHAPTER THREE . Fais un vœux.

Les années passèrent, aujourd’hui j’avais seize ans et mon avenir allait se jouer grâce à une audition ; en effet depuis l’âge de six ans, j’étais passionnée de danse, voulant en faire mon métier. Mes parents et mon frère n’avaient poussé dans cette voie et ce jour là j’avais rendez vous pour une audition afin d’entrer au conservatoire de danse. Jamais je n’avais été aussi stressée et en bon grand frère, Jayden avait décidé de m’y conduire, il n’avait jamais manqué une de mes représentations et avait tenu à être celui qui m’accompagnera pour ce jour spécial. Malheureusement, je ne savais pas que monter dans cette voiture serait la plus grande erreur de ma vie… Comme tous les jeunes conducteurs, Jay’ n’avait pas conscience du danger et ne faisait guère attention aux limitations de vitesse. La musique à fond et le pied sur l’accélérateur, il conduisait tout en faisant abstraction du reste tandis que je m’accrochai au siège, commençant vraiment à me dire que je n’arriverai pas en un seul morceau à mon audition. « Jay, bordel ! Ralentis ! » Bien sur, il se fichait complètement de ce que je venais de dire et continuait sur sa lancée, le feu rouge qu’il grilla nous fut fatal. Un camion nous percuta de plein fouet, nous envoyant dans le décor ; la voiture fit plusieurs tonneaux avant de s’écraser contre un arbre. Je ne me souviens de rien du tout, juste de la peur que j’ai pu ressentir à cet instant. Jayden s’en est tiré avec l’arcade sourcilière ouverte et quelques contusions, cependant je n’ai pas eu cette chance… Sept jours, je suis restée sept jours dans le coma avant d’ouvrir les yeux sans savoir ce que l’avenir m’avait réservé. A mon réveil, les médecins me firent passer plusieurs examens avant de m’apprendre une nouvelle qui vint à m’anéantir. « Je suis désolée Loélia mais tu as les membres inférieurs paralysés… » Une future danseuse qui n’a plus l’usage de ses jambes ? C’était une blague ? J’en voulais à la terre entière, j’avais perdu toute confiance en moi et pire encore je n’avais plus du tout envie de continuer. Mes parents me voyaient de jour en jour perdre pieds, ne sachant plus quoi faire pour me rebooster jusqu’au jour où ma vie essaya une nouvelle fois de me remettre les pieds sur terre. « Tu dois te battre chérie ! Tu ne peux pas abandonner comme ça, tu es jeune et tu as la vie devant toi ! Ressaisis-toi s’il te plait. » Pour elle s’était facile, ce n’était pas elle qui était en chaise roulante et qui n’avait plus aucunes sensations après le bassin… Toutefois elle n’avait pas fait ça pour rien car se fut après ce jour que j’ai commencé à faire de la rééducation partant dans un centre afin de retrouver mes capacités physiques. Deux ans… Il m’a fallu deux ans pour sortir de là sur mes deux jambes même si les médecins avaient été clairs : le sport à haut niveau c’était terminé mon moi, la danse y comprit. Après cette période, je fis un trait sur ma famille, je ne voulais plus revoir ma mère et surtout mon frère, que je tenais responsable de mon accident, j’avais dix huit ans et plus aucunes perspectives d’avenir.

CHAPTER FOUR . Un jour, on finit par sortir la tête de l'eau... ou pas.

Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, il fallait à tout prix que je trouve quelque chose qui pimenterai ma vie et qui me donnerai toute l’adrénaline que la danse m’avait procuré jusque là. Un nouveau défi à relever et à surmonter ? Après des semaines de réflexion, j’ai fini par m’inscrire en médecine à l'université de Chicago, j’avais toujours besoin d’être la meilleure et en partant la dedans j’étais sure et certaine de trouver ce que je cherchai. Je faisais tout pour être la meilleure mais bien entendu je n’étais pas la seule à vouloir être en haut et très vite je fis la rencontre de mon rival : Nolan Wellington… Nous voulions la même place : la première ! Nous passions notre temps à nous critiquer, à vouloir être meilleur que l’autre et ça pendant un long moment. Jusqu’au soir où un peu trop alcoolisés nous avons passé la nuit ensemble. Une histoire d’une nuit qui commença à me montrer que notre rivalité pouvait cacher bien plus que ça, une attirance… Il n’était pas du même avis que moi, jusqu’au jour où finalement nous avons officialisé notre relation. Rien n’avait changé entre nous, nous étions toujours autant rivaux, une passion qui animait notre quotidien ; passant des disputes aux réconciliations sous la couette. Aujourd’hui cela fait quatre ans que nous sommes ensemble et rien n’a changé, nous sommes toujours autant rivaux et amoureux, une situation qui nous amuse et qui nous plait énormément. Nous avons toujours vécu au jour le jour sans nous poser trop de questions, cependant l’annonce que j’ai apprit il y a quinze jour m’a laissé sans voix. Fébrile depuis trois semaines, j’étais convaincue qu’il ne s’agissait que d’un virus passager, prise de nausées et de vertiges j’avais quand même décidée de voir un médecin afin de soigner ça. Pensant que celui-ci m’aurait donné un traitement, il m’annonça de but en blanc. « Mademoiselle Johansson vous êtes enceinte de six semaines. » Je m’étais mise à rire mais lui était resté très sérieux, me faisant vite perdre le rire que je venais d’avoir. Enceinte ? C’était une plaisanterie ? Nous n’avions jamais parlé mariage ou enfants, préférant nous consacrer à nos études et voila que j’étais enceinte de six semaines ? Avec mes antécédents, le médecin me fit passer une série d’examens, il voulait être certain que j’étais en parfaite santé suite à mon accident. Les résultats qu’il me communiqua étaient loin d’être ceux que j’espérai. « Loélia, votre accident date de vos seize ans, c’est bien ça ? » Pour simple réponse, j’avais hoché la tête afin d’acquiescer ses dires. « Le traumatisme que vous avez subi a laissé des lésions assez importantes. » Des lésions ? J’avais retrouvé toutes mes capacités physiques et lui venait me dire que j’avais encore des lésions ? « Vous pourriez être plus précis ? Quelles lésions ? J’ai retrouvé l’usage de mes jambes, qu’est ce qu’il pourrait y avoir de plus ? » Je savais que lors de l’accident, l’arbre avait transpercé la voiture et m’avais sectionné plusieurs artères d’où le lourd traumatisme que j’avais subi mais jamais je ne me serai imaginée que l’accident avait causé d’autres dégâts. « Je vais être franc avec vous, votre accident n’a pas été sans conséquences, les lésions que vous avez-vous mette dans la catégorie des grossesses à risque. Pour être clair, si vous allez au bout de cette grossesse, vous risquez de perdre la vie lors de l’accouchement.. Je suis désolée. » J’étais restée bouche bée pendant de longues minutes avant de réaliser tout ça… Je ne suis toujours pas parvenue à parler à Nolan, je ne sais pas comment lui annoncer que je suis enceinte et surtout que cette grossesse risque de me couter la vie…