Je vous passe le passage sur ma naissance dans une famille très riche en Italie où tout le monde est heureux et content ainsi que mon déménagement, passons directement à mon enfance et à la partie la plus croustillante.
J'ai toujours été éduquée selon certains critères et codes de bonne conduite à respecter. Comparés à moi, certains enfants semblaient être de vraies terreurs alors qu'ils avaient une éducation correcte. Pour vous faire le résumé rapide c'était : école privée catholique, cours de piano, petites robes toutes mignonnes et tout le tintouin. Vous voyez ? Bien. Pendant un certain temps (okay, environs 16 ans) je n'ai pas eut de problème à le supporter. L'argent, le luxe, les gens à vos pieds qui vous servent, la meilleure bouffe, bref, le top du top j'allais pas cracher dessus, j'en ai même bien profité. Sauf qu'avec le temps, à force d'avoir été pourrie de privilèges, on se rend vite compte que l'argent n'est en vérité qu'une belle prison dorée. Du moins pour moi. Il ne manquait qu'une chose simple à mon bonheur : la liberté. J'avais des envies de voyage, de sorties entre amis, et même de bêtises comme aller boire un coup dans un bar après les cours mais je n'y avais pas le droit. Je ne demandais que ça, mais à chaque fois mon père refusait là. Lui qui avait toujours été une personne bien s'était pourri lui-même avec son argent, n'en voulant que plus, encore et encore. Lorsque je regardais autour de moi je ne voyais que ça : des avides de pouvoir, des personnes sans coeur ne cherchant qu'à se blesser les uns les autres pour donner un peu de piment à leurs vies servies depuis leur naissance sur un plateau d'argent massif. Alors du jour en lendemain, sans prévenir personne je suis partie. Un sac de linge à la main, mes cartes de crédit abandonnées pour ne pas que l'on me retrouve, je partais vivre ma vie, sans aucune idée de comment m'en sortir.

J'ai toujours refusé de vendre mon corps, j'ai trouvé mieux : Je louais mon coeur. Le principe est simple : je cherchais un homme riche en manque d'affection et je le laissais doucement tomber amoureux de moi. C'était un beau paradoxe d'avoir fuir une fortune pour me retrouver à être obligée de voler pour avoir de l'argent, mais je ne pouvais me permettre de dormir dehors. Je dois bien avouer une chose, je me suis attachée à chacun de ses hommes. Tous étaient différents, chacun avait une petite spécificité à laquelle je m'accrochais pour jouer mon rôle. On m'a demandé trois fois en mariage, trois fois je suis partie avant, une bonne liasse de billet à la main. J'aurais pu continuer toute ma vie, et finalement épouser l'un de ces types riches, mais cela n'aurait été que m'enfermer de nouveau dans ma propre cage dorée. Alors une fois que j'eu assez d'argent pour me payer mes études, je suis venue ici à Chicago pour étudier la psychologie humaine. Mon passé s'achève ici, mes secrets ne seront jamais révélés et il n'appartient désormais qu'à moi d'écrire mon futur. Je suis libre.